dimanche 12 octobre 2008

D'Inde au Népal

Notre passage de l'Inde au Népal a été le PIRE trajet de tout notre TDM !! Et pourtant...

Pour le dernier passage de frontière de notre voyage, tout s'annonce super bien ; on a optimisé au ma-xi-mum le trajet : train de nuit de Varanasi à Bakhtapur où on arrive vers 6 h du mat' ; de là on chope un des nombreux 4 x 4 qui relie la frontière (environ 2 h) ; on fait nos visas à la frontière ; transfert en rickshaw jusqu'à la première petite ville côté Népal, à quelques kms de là, d'où de nombreux bus filent jusqu'à Kathmandou (environ 10 h de trajet). Bref, on arrive pile à temps pour profiter de notre première soirée népalaise.

En fait, ça ne s'est pas complètement passé comme ça...

Vers 20 h, Cécile commence bien à avoir un petit malaise vagal dans notre guesthouse de Varanasi un quart d'heure avant qu'on ne parte pour la gare, mais on ne s'inquiète pas plus que ça.

22 h, on arrive dans la gare et on se prépare à attendre notre train qui, sans trop de surprise, a du retard. Comme d'hab', tout le monde s'est installé dans le hall et sur les quais de la gare en s'allongeant sur des tissus et sacs placés à même le sol. Assis sur nos sacs à dos, on domine la foule allongée qui cherche à dormir en attendant son train. Dans la gare même, seules les vaches ont un semblant d'activité à cette heure avancée de la nuit !...















Et notre train tarde. Les heures défilent sans qu'il s'annonce... Et nous on commence à se sentir de plus en plus mal : Boris avec des courbatures (qu'il impute au fait qu'on est plus ou moins par terre, avachis sur nos sacs) et Cécile des problèmes de bide inquiétants.

A 3 h et quart du mat', le train s'annonce enfin ; on est épuisés et on s'écroule sur nos couchettes à même le couloir.

Le lendemain, comme des zombies, on réussit à trouver un 4 x 4 qui ne veut pas partir et attend qu'on soit 14. Il s'agit pourtant d'un 4x4 normal : le chauffeur partage son siège avec un passager et se retrouve coincé contre la porte, complètement décalé par rapport au volant, et il y a même un mec dehors, agrippé à la porte arrière, debout sur le pare-choc !!! ). Nous on est de plus en plus mal, la tête, le ventre, des nausées, des courbatures pour Boris, et on ne veut rien avaler tellement nos intestins nous donnent du souci.
La route se fait sans encombre : klaxon à fond, les bas-côtés servent de route, les camions font la loi, les vélos et piétons n'ont qu'à bien se tenir et se jeter à temps dans le fameux bas-coté... Pour preuve, on ne rentre en colision qu'avec une seule jeune vache. Celle ci ne se relèvera pas, et du coup, en Inde, on évitera de s'arrêter. Sacrilège...


Arrivés à la frontière, pas d'hésitation possible : il est 14 h, on crève de chaud, on commence à se déshydrater parce que notre corps ne retient pas l'eau qu'on avale, et surtout on est trop mal pour continuer le trajet. On ne peut pas poursuivre la route, on décide de couper le voyage en deux. Cécile dégotte un hôtel pas trop crade (le genre de truc rare près des postes frontières) et on s'effondre. Boris a plus de 40 de fièvre, des courbatures partout, et grelotte de froid. Le paracetamol et les douches ne font pas descendre sa fièvre. On se demande même s'il ne fait pas une crise de dengue ou de palu. Les gens qui tiennent l'hôtel sont super sympas et nous apportent un bol de soupe et du riz. Et nos intestins se délittent de plus en plus...

Le lendemain matin, malgré la fièvre (qui a quand même fini par diminuer), le ventre, la migraine, les nausées et les courbatures, on prend le premier bus pour Kathmandou. Le but premier maintenant, c'est de trouver un médecin ! Nos 11 heures de trajet, qui ne nous font pourtant plus peur au bout de 11 mois de voyage, nous semblent durer une éternité.

On vit notre arrivée à Kathmandou en fin de journée comme une délivrance !

En fait, on avait trop fanfaronné en s'étonnant de ce qu'on était les seuls des voyageurs au long cours qui réussissaient à passer en Inde, en mangeant de tout et en n'ayant pas le moindre pb intestinal ou autre. C'était sans compter sur quelques amibes qui se sont invitées chez nous sans prévenir. Pas de bol que la crise de dysentrie se déclenche pile au moment où on doit faire un trajet de 24 h...